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Témoignages

Vivre-Ensemble Fri for Mobberi fédère les équipes pour une action dans la durée

Florence Fiatte est directrice de l’Accueil de loisirs Multisite Paul Bert à Besançon, dans le Doubs (25). Elle accueille, en périscolaire, une centaine d’enfants de maternelle sur le temps du midi, avec 6 animateurs et entre 60 et 70 sur le temps du soir avec 5 animateurs. Le scolaire et le périscolaire ont été formés en même temps, au mois de décembre 2024 à Vivre-Ensemble Fri for Mobberi.

Comment avez-vous décidé de mettre en place la formation ? 

Florence Fiatte : La ville de Besançon recherchait des volontaires. En lisant le petit dépliant, je trouvais ça super. Des fois c'est compliqué, on ne sait pas trop comment agir avec les enfants. Je suis toujours un peu en recherche de nouveautés, de choses, ce qu'on peut mettre en place.

J'ai dit : je me porte volontaire ! 

J'en ai parlé à la directrice de l'école qui, elle, me dit : “moi ça m'intéresserait aussi”.

On ne savait pas si l'école allait être retenue ou pas.

Comment s’est passée la formation ?

Il y a des formations, on décroche au bout d'un moment. Là, non. 

On était tellement pris par ce qu’Anthony Santoro nous expliquait, ce qu’il nous montrait, nous étions à 100%.

Première chose, il nous a présenté l’Ami ours et puis il nous a dit de nous présenter avec, un moment très sympathique.
Ce qui a été vraiment apprécié, que ce soit côté périscolaire et scolaire, ce sont tous les échanges qu'on a eus, parce qu'il a beaucoup laissé de temps aussi aux échanges entre nous par rapport à ce qu'il nous présentait.
On n’exerce pas tous le même métier, nous ne sommes pas tous sensibilisés de la même façon, je pense que la formation a déjà remis tout le monde au même niveau sur l’aspect théorie. 

En fait, on est chacun dans le travail et là c'est ce qu'on s'est dit : c'était la première fois que nous étions tous réunis autour d'une table. Cela ne s’était jamais fait. Comme c’était sur 2 matinées, une fois, c'était le périscolaire qui offrait le petit goûter à la pause, la fois suivante c'était l'école. Donc en plus, ça a créé une dynamique, au-delà de la formation. 


Et tout de suite après la formation ? 

On était tous très motivés. 

Après on se rend compte, que quand on commence à le mettre en place c'est pas si simple que ça, qu’il faut du temps. On veut avoir des résultats alors que ce n'est pas l'objectif. On est très programmé : on met quelque chose en place, il faut tout de suite qu'il y ait un résultat, on pense que tout va marcher du premier coup. 

Non, c'est pas tout à fait ça.

Avec la directrice de l'école, on se voit beaucoup plus régulièrement.On s'impose des temps qu'on ne s'imposait pas avant. On ne se voyait que quand on avait des choses à gérer, si elle avait une question, si moi j'en avais une, par rapport aux enfants ou à l'organisation. On ne prenait pas de temps pour se poser, pour organiser des choses ensemble.
Je pense que c'est très positif, au niveau du travail, dans nos relations et ce qu'on peut apporter aux enfants. Les enfants ressentent que nous allons dans le même sens pour plein de choses, pas uniquement pour ce projet. Maintenant, on essaie de vraiment travailler en binôme pour que tout soit harmonisé. 

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Quelle est la première chose que vous avez mise en place ?

La première chose à laquelle on a réfléchi c’est comment on allait faire venir l’Ami Ours, au scénario. Comme c’était après noël, on a dit que c’était le père noël qui l’envoyait après qu’il ait perdu sa maman, les enseignants disaient que ça créait beaucoup d'empathie par rapport aux animaux.

Ensuite, on a essayé aussi de voir comment on allait se prêter la mallette, on en avait qu’une pour le périscolaire et le scolaire. Après on a eu une seconde mallette. Anthony nous avait suggéré de ne pas mettre tous les amis ours en activité au cas où on en perde. 

Et à présent ? 

On teste les planches de discussion, les livrets d'activité. On est assez complémentaires avec la directrice de l'école, on n'utilise pas forcément les mêmes outils sur le temps périscolaire et le temps scolaire.
Par exemple, en scolaire, ils font beaucoup les 2 bouches. Ce qui se dit, ne se dit pas. Ils n’ont pas encore testé d’activités sur le livret. Alors que nous, ça c'est quelque chose qu’on investit. On en avait testé issues du calendrier de l’avent, il y avait 2-3 petites activités que les animateurs avaient faites. 

Sur le temps du midi, d'habitude on leur lit une petite histoire après manger, une animatrice a testé les planches de discussion et c'était super sympa aussi parce qu’on a pas du tout les mêmes choses avec les tout petits qu’avec les grandes sections.

Là l'objectif c’est : on essaie petit à petit de tout tester. On s'est donné un peu le temps avec la directrice de l'école parce qu'on va déjà essayer de maîtriser. Je trouve que l'avantage c'est que s’il y en a une de nous 2 dans les directrices qui a des questions, déjà, on peut échanger entre nous avant de contacter notre formateur. 

Quelles difficultés avez-vous éprouvées en testant les outils ? 

Par exemple, sur les planches de discussion, on est tout de suite dans le jugement. C'est très dur pour nous adultes, alors que pour les enfants, c'est simple.

On les laissait peut-être pas forcément dire tout ce qu'ils voulaient parce que nous étions déjà à dire : “la petite fille là, elle laisse le petit garçon”. Ce n'est pas évident de changer. Certains animateurs sont plus à l’aise que d’autres.

Pour les massages, je sais que des enseignants ont testé plusieurs fois aussi. C'était plutôt difficile, les enfants n'acceptaient pas forcément de toucher d'une part, mais même aussi de réaliser sur eux-mêmes d’autre part. Les enfants avaient tendance à aller le faire sur la maîtresse. Il faut qu’on le fasse plusieurs fois pour que ça devienne une habitude.

Quelle place avez-vous donnée à l’Ami ours ?

L’ami ours, nous, on le trimballe partout, on lui a fait un petit panier, un petit tour de cou…
Les animateurs prennent les petits oursons avec leurs fiches d'appel pour le bonjour.

Il y a des enfants qui vont dire Bonjour, puis qui racontent des choses, mais alors y en a, ils s'en désintéressent complètement. C'est ce qui est amusant, c'est que d'un enfant à l'autre, ça peut être totalement différent.

C'est davantage les petits qui demandent à faire un câlin à l’Ami ours, on a pas vraiment encore de retours verbaux.

Et les parents dans tout ça ? 

On veut être à l’aise avec le programme avant d’en parler vraiment.
Par contre, au dernier Conseil d'école, on a présenté la mallette très rapidement et puis on a expliqué qu’on l’utilisait, qu'on avait été formés. Il y a une maman qui était très enthousiaste, qui trouvait l’idée géniale. 

On a prévu un café des parents avec Anthony, début juin, pour que tout le monde soit disponible. On n’a pas encore défini le format.

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Et pour Septembre ? Des projets ?

On a pas encore tout mis en place à l’heure actuelle, on va voir comment ça évolue.

Je pense que les animateurs seraient assez d'accord : c'est bien d'avoir la chance de pouvoir tester cette méthode.

La rentrée de septembre 2025 est loin mais on va se prévoir des temps de discussion avec la directrice de l’école pour pouvoir voir justement ce qu'on peut mettre en place ensemble. On va commencer à y travailler après les vacances d’avril. 

Le mot du formateur : 

"J’ai été ravi de dispenser cette formation avec les professionnel·les scolaires et périscolaires de l’école Paul Bert, tous ensemble autour d’une même table ! Les échanges et les partages ont amené à une reconnaissance de l’engagement de chacun, cela a permis d’ouvrir les esprits et que le groupe puisse se questionner sur ses propres approches éducatives. Avec Vivre-Ensemble Fri for Mobberi, de mon point de vue, ils sont tous des pédagogues en quête de co-construction, incluant les familles, avec les enfants au cœur de leurs préoccupations ! 

Après la formation, on a continué d’échanger avec l’équipe qui expérimente tous les outils, montrant sa curiosité et sa motivation. 

Étant un passionné de l’éducation populaire et donc de Vivre-Ensemble Fri for Mobberi, j’espère que l’essaimage sur le département va permettre le continuum pédagogique nécessaire au bien-être de l’enfant, dès le plus jeune âge, auprès des crèches, écoles et tout lieux d’accueils collectifs de mineurs." Anthony Santoro, Formateur Vivre-Ensemble Fri for Mobberi de la fédération du Doubs (25) de la Ligue de l’Enseignement

© Photos tous droits réservés Fédération du Doubs de la Ligue de l'enseignement